Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 
Jean-Marie Le Pen est mort.
 
   Prophète maudit d'un siècle en perte d'équilibre, il fut celui qui, parmi les premiers, annonça ce que beaucoup reconnaissent désormais comme une évidence : la submersion migratoire sans fin. Ce constat était un blasphème dans les années 70 : il est devenu une évidence tragique en 2025.
 
Maudit soit celui qui brise les mensonges des époques heureuses. La France des années 70-80 ne voyait pas la vague arriver et préféra l'insouciance à la vérité crue que nous peinons à digérer aujourd'hui.
 
L’histoire ne pardonne pas aux prophètes annonciateurs du désastre. L’homme fut honni, conspué, calomnié. Tout un système s’acharnait sur lui – médias, partis, institutions – comme s’il fallait conjurer la vérité de ses paroles par l’excès de la haine. Il ne s’agissait pas seulement de le combattre. Il fallait en faire la figure de rejet absolu. En conjurant l'homme, on conjurait ainsi la vérité qu'il portait en lui, accompagné d'une poignée de courageux.
 
Et pourtant, il tenait bon le "Menhir". Droit dans la tempête. Il voyait les assauts, les coups, mais il restait là. Une masse inébranlable, chacune de ses présences sur un plateau était comme un défi lancé à l’ordre établi du mensonge.
 
Comme beaucoup, j’ai grandi avec l’idée inculquée dès l’enfance que cet homme était le diable. On ne nous expliquait pas pourquoi, on ne nous laissait pas douter. Le mal portait un nom, un visage, une voix. Je me souviens encore de ce printemps 2002, rentrant de l’école, les affiches déchirées, piétinées par des écoliers fiers de leur besogne. Nos professeurs regardaient. Ils souriaient. Ils encourageaient. Nous ne comprenions pas, mais nous savions qu'il convenait d'approuver.
 
En 1974, Le Pen n’était rien. Moins de 1 % des Français lui faisaient confiance. En 2024, plus d’un tiers du pays aux urnes donna sa voix au mouvement qu’il avait fondé. Ce chemin, il l’a tracé à la force de sa voix, de son obstination mais aussi sa solitude jusqu'à son dernier souffle. Rien de tout cela n’aurait existé sans lui.
 
Aujourd’hui, il nous quitte. Et nous voilà seuls. Face à cette menace qu’il n’a cessé de nommer, face à un monde qu’il décrivait avec une acuité prophétique que nous refusions d’entendre. Il n’est plus là pour avertir. Le temps des avertissements est fini : c'est maintenant celui du combat.
 
Ses paroles sont derrière nous mais la réalité, que tôt ou tard tous les français devront affronter, est devant nous.
L'histoire lui a, hélas, déjà donné raison...
ReuterWeb Production
Pin It